Issue de deux lignées très patriarcales où les femmes sont dépendantes et au service de l'homme, j'ai traversé une enfance difficile. Humiliations, intimidations, manipulations, absences, inceste*, non protection et injustices, j'ai été une enfant parentifiée et extrêmement seule. 

Le chemin de construction et de reconstruction a été long. J'ai multiplié les thérapies individuelles et de groupe, les formations, les pratiques spirituelles et les expériences de vie pour enfin me sentir complète, intègre et en paix et pouvoir affirmer librement qui je suis, femme et fière de l'être aux côtés d'hommes justes**.

L'expression créative m'a sauvée et m'a permis de transformer, de transmuter les vécus difficiles et de m'ouvrir à ma créativité existentielle.  Elle est aussi aujourd'hui une voie d'épanouissement.

Sur mon chemin, j'ai rencontré des personnes, femmes et hommes, sans qui je ne serais pas celle que je suis aujourd'hui, en paix, libre et forte. Depuis 20 ans, être à mon tour une personne ressource est une évidence et une priorité pour moi. Faire ainsi ma part pour contribuer à faire cesser les dominations et les discriminations de tous ordres, les injustices et les violences (sexuelles notamment). Il s'agit de sortir du silence, d'ouvrir les conscience et de construire un nouveau présent. 

Je porte la vision d'un monde où la féminité et la masculinité blessées sont guéries et où existe une nouvelle alliance entre les hommes et les femmes, basée sur le respect, la complémentarité et la co-création et non plus sur la domination et la rivalité. Je porte la vision d'un monde où chacun.e explore pleinement sa créativité de vie. 

Voilà la vision et l'engagement qui me porte sur le chemin que je marche pour moi-même, en couple, en famille et en tant que thérapeute. 

C'est cette vision et cet engagement qui nous a amené à créer le Quinson, lieu de vie, de création et de résilience avec mon mari, Bruno Emsens.  

*Vous vous demandez pourquoi rendre publique une blessure si intime ? Je vous réponds ici. 

** Référence au livre de Ivan Jablonka, Des hommes justes, 2019